Avis | Investissements dans les Infrastructures de Transport de Marchandises

09.11.2023

Avis | Investissements dans les Infrastructures de Transport de Marchandises

Dans un contexte économique mondialisé en pleine mutation, les régions Hauts-de-France et Grand Est font face à un impératif de transition écologique dans le secteur des transports. La montée en puissance du numérique et les progrès technologiques ont entraîné une intensification des échanges internationaux. Cependant, cette croissance s’accompagne de défis environnementaux majeurs. Comment concilier cette expansion des échanges avec les exigences de décarbonation ?

Les récentes crises, notamment la pandémie de Covid-19 et le conflit en Ukraine, ont mis en évidence l’importance cruciale des chaînes logistiques et de transport. Elles ont également souligné les limites des productions totalement délocalisées, mettant en lumière notre dépendance à des secteurs stratégiques tels que la santé et les médicaments. De plus, les coûts croissants liés au transport utilisant des combustibles fossiles comme le pétrole exigent une transition vers des solutions plus durables.

En réponse à ces défis, l’Union Européenne a lancé des initiatives ambitieuses, dont le Green Deal, visant à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. La France a également pris des mesures importantes avec la loi « Climat et résilience », fixant l’objectif de décarbonation des transports de marchandises d’ici 2050, mettant l’accent sur le transport ferroviaire et fluvial.

Les CESER des Hauts-de-France et du Grand Est ont collaboré pour aborder ces enjeux communs. Fortes de similitudes sociales, économiques, démographiques, environnementales et géographiques, ces régions cherchent des solutions innovantes au-delà de leurs frontières traditionnelles.

À l’échelle administrative des deux régions, il s’agira de renforcer la coopération sur des enjeux communs et associer largement les acteurs publics et privés dans le cadre d’une gouvernance mixte « public-privé ». À l’échelle des deux régions, il s’agira de renforcer la coopération économique, de faire avancer les nécessaires grands projets d’infrastructures et faciliter l’émergence de hubs logistiques multimodaux capables de répondre à cette logique de renforcement du report modal comme vecteur de la décarbonation.

Les préconisations ci-dessous sont ainsi articulées en trois axes :

AXE 1 L’enjeu commun d’une coopération accrue entre les deux régions

  • Instaurer une gouvernance inter-régionale :
  • Produire et partager les études et les données des deux régions, en s’appuyant sur les Observatoires régionaux du Transport et de la logistique (ORT/ORTL)
  • Organiser une Conférence logistique régulière, espace de réflexion et d’échange pour les acteurs pour définir les besoins, associant les entreprises.
  • Mettre en œuvre une plate-forme inter-régionale de concertation, de réflexion et de promotion ouverte à l’ensemble des acteurs publics et privés du secteur de la logistique et du transport, afin de renforcer l’Axe Est-Ouest
  • Promouvoir et faciliter les échanges inter-régionaux
  • Encourager la coopération économique

 

AXE 2 L’enjeu de la décarbonation : un impératif de long terme

  • Tendre vers une logistique Zéro Carbone à échéance 2050
  • Établir une cartographie conjointe des plateformes logistiques (cartographie cible des implantations)
  • Définir et mettre en œuvre une politique conjointe d’incitation à la rationalisation des implantations.
  • Renforcer les équipements favorisant le report modal, y compris pour la desserte Île-de-France
  • Procéder à l’évaluation harmonisée des externalités du transport, prenant en compte l’ensemble des coûts
  • Favoriser les modes de transport de marchandises durables et innovants
  • Aider financièrement les transporteurs qui verdissent leur flotte

 

AXE 3 Le renforcement des infrastructures : une des clefs du développement économique

  • Inscrire résolument les logistiques régionales Grand Est – Hauts-de-France dans le cadre d’une logistique à vocation européenne
  • Amener la liaison ferrée Ouest – Est (Dunkerque – Metz – Strasbourg) à la norme actuelle (système de commande centralisée (PCC), qualité des voies, gestion des réseaux (ERTMS), etc.) à échéance 2030.
  • Renforcer les équipements structurants : Terminaux (Lille-Valenciennes, etc.), Triages (Woippy, Somain, Grande-Synthe, …)
  • Développer les corridors de transport entre les deux régions (fluvial/ferroviaire, en particulier vers l’ancienne région Champagne-Ardenne), notamment les corridors ferrés Ouest-Est
  • Réfléchir à l’intérêt et la faisabilité d’un projet fluvial Est-Ouest (permettre une connexion directe des réseaux à grand gabarit)
  • Étendre l’hinterland de Dunkerque vers la région Grand Est pour offrir à cette région un accès à une autre façade maritime
  • Identifier en commun de nouvelles infrastructures répondant à une dynamique interrégionale, dans le cadre d’une contractualisation entre les deux Régions

Organiser une promotion conjointe d’une politique de rénovation des réseaux capillaires ferroviaire et fluvial.

 

Avis votés 2018 - 2023 - Équilibre des territoires - CESER Grand Est
09.11.2023

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